Le conférencier a commencé par rappeler que la place éminente de la Mosquée est apparue dès l'avènement de l'islam en rapport avec la sacralité et la vénération dont jouit la Mosquée Al Haram de la Mecque, en tant que premier lieu sacré de l'islam, élevé à un rang inégalé.
 
Ensuite, dès la phase où la communauté musulmane est devenue maitresse de son destin avec l'installation à Médine, ajoute le pr. Zamehni, le Prophète Sidna Mohammed a fait de la mosquée l'espace le plus important pour les fidèles où s'accomplissent, non seulement les prières collectives mais où sont aussi traitées les différentes questions temporelles qui concernent la communauté.
 
La place accordée par l'islam à la mosquée apparait ainsi à travers plusieurs versets du Saint Coran et les hadiths du Prophète qui lui confèrent une sacralité et une vénération incontestables. Il suffit de rappeler, à cet égard, le mérite qui revient pour l'accomplissement de la prière collective qui vaut 27 fois celle accomplie individuellement. De même, la mosquée a droit à tous les égards et commande au croyant un comportement tout ce qu'il est de respectueux, d'avenant et de révérencieux dans son enceinte.

La double vocation de la mosquée, spirituelle et temporelle, à l'avènement de l'islam allait s'atténuer dans les époques antérieures du fait de l'extension de l'aire géographique de la Oumma et de la diversification des champs d'intérêt et d'activités de la Oumma, ce qui a dicté la création de structures et de départements qui traitent d'affaires qui, autrefois, se discutaient dans la sphère de la mosquée, telles que les questions de la paix, les désignations aux hautes charges, la fiscalité, les conciliations, la justice, etc..., a fait observer le pr. Zamehni.

Le conférencier a ensuite résumé les missions de la mosquée en trois fonctions, cultuelle, éducative et informationnelle.

Il a expliqué à ce propos que la vocation première de la mosquée est de rassembler les croyants pour les prières prescrites. Il en résulte un raffermissement de la foi, une absolution des péchés et un surcroît de récompense pour les fidèles, mais aussi des vertus collectives en ce que les prières dans la mosquée renforcent l'unité de la Oumma autour de ses crédos doctrinaires.

La mission éducative de la mosquée procède elle aussi de la tradition du Prophète Sidna Mohammed, a indiqué le conférencier, renvoyant à la pratique du Prophète qui réunissait fréquemment ses compagnons dans la mosquée pour leur apprendre les enseignements de la religion et leur expliciter les commandements coraniques, fonction qui s'est perpétuée depuis, avec la sortie de contingents considérables d'oulémas qui se sont abreuvés de savoir dans les différentes cycles de formation au sein des mosquées.

Entre également dans le cadre de cette mission éducative, le rôle que joue la prière du vendredi, avec le serment qui y est prononcé, pour la consécration des valeurs magnanimes de l'islam et la propagation des nobles vertus.

Quant à la mission informationnelle de la mosquée, elle est liée à sa vocation de lieu de rassemblement des membres de la cité, du quartier ou du village ce qui en fait le lieu indiqué pour s'enquérir de la situation des uns et des autres, de les informer de ce qui les intéresse et de maintenir les canaux de communication et d'interaction entre gouvernants et gouvernés.

Si la mosquée ne saurait être réduite à une seule de ces trois fonctions, cela ne peut non plus être le prétexte à d'aucuns, a poursuivi l'imam, de se servir de son espace pour aller à contre-courant de sa vocation première dans la préservation de l'unité de la Oumma, a insisté le conférencier. D'où l'inanité de certaines pratiques qui, sous prétexte de revenir à la vocation originelle, ne font que cultiver la discorde et la désunion.
     
Il a expliqué, dans ce sens, que vu les développements et les complications ayant affecté les divers aspects de la vie communautaire, les charges cultuelles collectives imparties à la mosquée se sont déconnectées de l'exercice des autres responsabilités dévolues au détenteur de l'autorité pour devenir l'apanage de préposés versés dans le savoir religieux qui remplissent au mieux leurs fonctions, sous l'égide de l'Imamat suprême.

D'où, souligne-t-il, la pertinence de la voie suivie par le Maroc qui accorde une place particulière aux préposés au culte, lesquels accomplissent leurs missions en harmonie avec les choix doctrinaux du royaume, ses constantes religieuses et la fidélité au rite malékite, sous la supervision de Imarat Al Mouminine, a conclu le conférencier.

Au terme de cette causerie, SM le Roi a été salué par les professeurs, Suryadharma Ali, ministre indonésien des affaires religieuses, Ibrahim Mahmoud Job, secrétaire général de la Rabita des oulémas du Maroc et du Sénégal, Cheikh Abou Bakr Doukri, guide suprême de l’Union islamique au Burkina Faso, Farid Ben Yaacoub El Miftah secrétaire général du ministère de la justice, des habous et des affaires islamiques du Bahrein, Hassan Jaha Naghir Alem, vice-ministre des affaires religieuses du Bangladesh, Abou Bakr Migha, Khalife général de l’association islamique tijania du Bukrina Fasso, Hassan Ouaâlili, un alem d’Algérie, Bahij Malahouich, alem d’Espagne, Houcine Mohamed Takafi, vice-doyen d’une université à Kérala (Inde), Omar Maouloud Abdelhamid, président de la ligue des oulémas de Libye et Mohamed Ahmed El Oualid, professeur de langue arabe et d’études islamique à l’Université de Benghazi et membre de la ligue des oulémas de Libye.

A cette occasion, M. Ahmed Toufiq, ministre des habous et des affaires islamiques a présenté à SM le Roi, Amir Al Mouminine, une copie imprimée et une autre enregistrée sur CD des causeries du mois de Ramadan de l’année dernière.
   
Le ministère des Habous et des affaires islamiques procède habituellement à l’édition de l’enregistrement des causeries religieuses du mois de Ramadan conformément aux Hautes orientations d’Amir Al Mouminine. Ces causeries sont également éditées en langues arabe, française,espagnole et anglaise.