Dans un message aux participants à la 6ème Conférence Islamique des Ministres de l’Environnement, qui a entamé ses travaux jeudi à Rabat sous la présidence de SAR la Princesse Lalla Hasna, le Souverain a rappelé la ''pertinence'' de la proposition du Maroc au sujet de cette Académie, contenue dans le Message Royal à la troisième Conférence islamique des ministres de l’environnement, tenue en octobre 2008 à Rabat.
''Cette proposition a trait à la création et l’affectation de l’Académie islamique pour l’environnement et le développement durable au service du développement durable dans le monde islamique'', a dit SM le Roi dans ce message dont lecture a été donnée par la Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement, chargée de l'environnement, Mme Hakima El Haite.
Eu égard à l’importance de cette académie pour le monde islamique, il a été procédé à l’élaboration d’une nouvelle conception de la façon dont cette institution devra être structurée, pour la rendre apte à accompagner les efforts des pays du monde islamique visant à réaliser les objectifs du développement durable, a souligné le Souverain, appelant les participants à la 6ème Conférence Islamique des Ministres de l’Environnement à ''approfondir le débat et intensifier les efforts afin de mettre au point une feuille de route consacrée à la mise en œuvre de cet important projet, et aller de l’avant vers la réalisation de ses nobles finalités''.
''Le changement climatique s’affirme comme une des problématiques majeures que connaît l’humanité aujourd’hui. Il représente un danger réel, non seulement pour l’environnement, mais également pour le développement économique et social, voire pour la paix et la sécurité dans le monde'', a relevé le Souverain. Par conséquent, ''les Etats islamiques qui, au même titre que les autres, pâtissent des effets pervers du réchauffement climatique sur leurs économies, se doivent de soutenir le processus de négociation multilatéral, destiné à favoriser la mise en place d’un nouvel ordre climatique international, qui est fondé essentiellement sur les principes de la Convention-Cadre onusienne concernant le changement climatique. En tête de ces principes, celui de la responsabilité partagée et différenciée des Etats, en tenant compte des capacités de chacun’’, a indiqué SM le Roi.
Il faudra également, a souligné le Souverain, veiller à ce que le nouvel ordre envisagé repose sur le principe de l’équité et qu’il donne aux pays en développement le droit de répondre à leurs besoins présents et à venir en matière de développement, relevant le rôle précurseur que doivent jouer les pays avancés dans la réduction des gaz à effet de serre, ainsi que le soutien technique et financier qui devrait être mis à la disposition des pays en développement.
''C’est là que s’affirme toute l’importance de l’Appel de Tanger, signé le 20 septembre dernier entre la République française et le Royaume du Maroc, et qui souligne la nécessité d’affronter les changements climatiques d’urgence, et de façon sérieuse, efficace et équitable'', a encore souligné le Souverain.
Certes, le fossé existant entre le Nord et le Sud n’est pas ''une fatalité incontournable'' et faire face aux changements climatiques peut être ''un combat commun'', s’il s’appuie sur les principes de solidarité et l’attachement à l’action collective, a affirmé Sa Majesté le Roi.
Et de rappeler que depuis quatorze siècles, ''les prescriptions de notre sainte religion incitent, dans leur essence, à œuvrer pour le développement durable''. Nombreuses sont les références dans le saint Coran et la Tradition Prophétique, qui évoquent les limites des ressources disponibles et la nécessité d’en faire bon usage, sans gaspillage ni excès, car un droit pour tous, a expliqué SM le Roi.
Dans ce message, le Souverain a tenu à saluer les initiatives ''constructives'' engagées par l’Organisation (l’ISESCO) pour favoriser une prise de conscience approfondie des questions de l’environnement dans le monde islamique, montrant ainsi qu’elle mesure toute l’importance que revêt la dimension environnementale dans la conservation des richesses des pays islamiques et la préservation des droits des générations futures.
SM le Roi s'est également félicité de la pertinence du thème retenu par les organisateurs pour cette conférence (Changements climatiques : Défis du futur pour un développement durable), affirmant que ce choix est d’autant plus judicieux qu’il permettra de mettre en lumière les plus graves dangers et défis environnementaux qui guettent le monde, et plus particulièrement la région arabe et islamique.
’’Nous avons confiance que cette conférence va contribuer au succès de la 21ème conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies (COP21) sur les changements climatiques, qui se tiendra en décembre prochain à Paris. Elle constituera, de surcroit, un maillon fondamental dans les préparatifs engagés par le Royaume du Maroc pour accueillir la 22ème session de la COP à Marrakech, l’année prochaine, si Dieu le veut’’, a assuré le Souverain.