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Les fondements du leadership marocain en Afrique mis en avant dans une analyse reprise par Le Point

03 mars 2021 Version Imprimable
Paris - Les fondements du leadership du Maroc en Afrique, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, ont été mis en avant dans une analyse publiée récemment par l’universitaire Yousra Abourabi.

Dans cette analyse sous le titre “Maroc : comment le royaume a construit son leadership africain”, publiée sur "The Conversation.com", un média indépendant en ligne qui propose du contenu provenant de la communauté universitaire, et reprise par le magazine français Le Point, Mme Abourabi, professeure de science politique à l’université internationale de Rabat (UIR), revient sur les principaux éléments de l'orientation africaine de la diplomatie marocaine depuis le début du règne du Souverain.

Selon l’auteure, le Royaume mène une “offensive de charme vers l'Afrique”, à travers son intégration au sein du continent et son déploiement en tant que puissance africaine, tant dans son identité propre que dans son espace de projection, relevant que cette intégration a reposé principalement sur le levier diplomatique et sur une stratégie qui “contraste clairement avec le passé”.

“Le retour du Maroc au sein de l'Union africaine en 2017 et l'appui croissant des États africains à la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental – 15 pays ont ouvert un consulat dans les provinces du sud en 2020 – ont suscité un éveil des consciences sur une dynamique pourtant déjà à l'œuvre depuis des années”, souligne-t-elle, relevant que le leadership marocain repose aussi sur une diplomatie bilatérale et multisectorielle, à la lumière des nombreuses visites royales dans le continent.

En l'espace de 15 ans, entre 2001, date de sa première visite en Mauritanie, et 2016, date de la demande de réadmission à l'UA, SM le Roi Mohammed VI a effectué une quarantaine de visites d'État sur le continent, instaurant de nouveaux cadres de coopération multisectoriels, en priorité avec les pays francophones, rappelle l’universitaire, auteur de l’ouvrage “La Politique africaine du Maroc: identité de rôle et projection de puissance”.

Dans la même perspective, l'ensemble des ministères, ainsi que le secteur privé étaient mis à contribution dans cet effort pour instaurer un cadre juridique, des normes et des règles de coopération propres à faciliter le travail des secteurs publics comme privés, note Mme Abourabi.

"Alors que la reconnaissance des provinces sahariennes n'étant plus une condition à l'établissement d'un cadre de coopération (...), les visites royales n'ont pas tardé à produire des résultats positifs", relève-t-elle.

Dès 2016, une dizaine de pays africains, sur les 26 qui soutenaient habituellement les positions algériennes, ont retiré officiellement leur reconnaissance du "Front Polisario", tandis que 28 pays africains déposaient une motion pour suspendre la pseudo RASD de l'Union africaine, ajoute l’auteure, pour qui si cette motion n'a pas abouti, elle a néanmoins “marqué un renversement décisif des rapports de force continentaux”, le Maroc étant désormais reconnu comme une puissance continentale, au même titre que l'Afrique du Sud ou le Nigeria.

Selon l’universitaire, "la reconnaissance diplomatique de l'intégrité territoriale marocaine n'était toutefois pas le seul leitmotiv de cette politique africaine, d’autant plus que depuis le début du règne de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc s'est davantage ouvert aux marchés mondiaux des capitaux et s'est engagé à l'échelle domestique dans la quête de l'émergence par la croissance économique".

Cette quête s'est illustrée par des investissements considérables dans les infrastructures urbaines et rurales, par la transition vers la production manufacturière et par le maintien d'un taux de croissance de 4 % en moyenne depuis les années 2000. De nombreuses grandes entreprises publiques et privées souhaitent désormais offrir leurs services à l'extérieur des frontières marocaines et investir de nouveaux marchés, observe-t-elle, en notant que la présence économique marocaine s'est dès lors affirmée dans différents secteurs en Afrique, parmi lesquels les industries minières, les infrastructures, les banques et assurances, l'agriculture et l'agroalimentaire, les télécommunications et les finances.

Dès le milieu des années 2010, le Royaume devenait ainsi le premier investisseur africain en Afrique de l'Ouest et le deuxième à l'échelle continentale, après l'Afrique du Sud, observe Mme Abourabi.

A ses yeux, la politique africaine du Maroc repose sur une approche à la fois "réaliste" et "constructiviste". Elle est réaliste car elle s'efforce de dépasser les clivages idéologiques pour défendre de façon plus rationnelle et pragmatique un certain nombre d'intérêts nationaux. Elle est constructiviste car elle repose sur la défense d'une identité de rôle à l'échelle internationale, de pont entre différentes aires géoculturelles, sur la base de sa propre identité nationale d'État multiculturel.

 

D'ailleurs, c'est au nom de cette identité de rôle que le Maroc s'est consacré à la coopération Sud-Sud en Afrique, en déployant notamment des diplomaties humanitaires, culturelles et religieuses, relève-t-elle.

Au-delà de ses champs d'action diplomatiques, la politique africaine du Maroc marque donc une redéfinition décisive de la géopolitique régionale et continentale. Il s'agit de l'affirmation et la reconnaissance internationale de l'identité africaine du Royaume, observe en conclusion l’universitaire.

Dernière modification : 08 mars 2021

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